Le pape en Birmanie : Attention danger
29 November 2017
L'intérêt avec ce pape-ci, du moins à mon goût, c'est que ses visites officielles sont tout autant spirituelles que politiques, et donc passionnantes à observer. C'est peut-être encore plus vrai cette fois-ci où il a entamé le 27 novembre un voyage en Birmanie, suivi d'un déplacement au Bangladesh voisin, dont il repartira le 2 décembre. Pourquoi cette visite en Asie, décidée il y a deux ans, est-elle si délicate et donc intéressante, me demanderez-vous ? Car elle va obliger François à opérer des choix, à dénoncer sans accuser. À faire de la Realpolitik et à se montrer diplomate. Je vous rappelle les enjeux : d'un côté, la crise de Rohingyas. Une ethnie de confession musulmane opprimée, comme toutes les minorités, d'ailleurs, en Birmanie depuis la dictature militaire. Cet été, elle a subi un nettoyage ethnique dans ce pays où 88 % de la population est bouddhiste. Le pape, qui à de nombreuses reprises avait dit l'attention qu'il portait à cette question, s'y retrouve cette fois confronté directement. Comment va-t-il s'y prendre face à la junte militaire ?