Antidépresseurs, une chaîne difficile à briser
11 April 2018
Une histoire devenue courante : il y a une vingtaine d’années, pour traiter un sévère syndrome prémenstruel, Madame X a commencé à prendre un antidépresseur sur le conseil de son gynécologue. « Cette petite pilule va transformer votre vie », lui avait-il dit. – « Aucun doute là-dessus ! », raconte-t-elle aujourd’hui : le médicament a atténué ses symptômes, mais il lui a fait gagner 20 kilos en l’espace de neuf mois, et arrêter s’est avéré presque impossible. Elle n’y est parvenue qu’il y a trois ans après de multiples tentatives, en diminuant progressivement les doses sur une période de plusieurs mois, après quoi elle a dû garder le lit pendant trois semaines, souffrant de vertiges, de nausées et de crises de larmes. « Si l’on m’avait fait connaître les risques associés avec ce médicament, je ne l’aurais jamais pris », dit-elle. « Deux ans après avoir arrêté, j’ai encore des problèmes. Je ne suis plus moi-même. » L’usage prolongé des antidépresseurs est en forte hausse aux États-Unis, révèle le New York Times dans une enquête publiée le 7 avril. Quelque 15,5 millions d’Américains en prennent depuis au moins cinq ans – presque deux fois plus qu’en 2010 et trois fois plus qu’en l’an 2000.