Ukraine : Les discussions américano-russes au point mort
19 January 2022
Sodel Vladyslav / Shutterstock
C'est un
avertissement. Une démonstration des
ravages que
la guerre pourrait produire si elle était
déclenchée. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, soixante-dix sites gouvernementaux ukrainiens
ont été visés par une cyberattaque massive, la plus importante
qui a touché le pays ces quatre dernières années. Rien n'a été modifié,
aucune donnée n'a été volée, précisent les autorités le 15 janvier. Mais l'agresseur a volontairement laissé les traces de son
effraction, qui
remontent, semble-t-il, jusqu'au
renseignement militaire biélorusse, lui-même au service des Russes. Le criminel
porte un nom : UNC 1151. Il s'agirait d'un groupe de hackers déjà identifié dans des cyber-attaques qui
ont touché la
Pologne et les
Pays baltes. Si pour l'instant Minsk
n'a pas réagi à l'accusation, personne n'oublie
les propos du président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui avait déclaré, lors des
fêtes de Noël orthodoxe, qu’en 2022, il faudrait,
coûte que coûte, faire revenir l’Ukraine
dans le giron russe. On ne peut être plus clair. Cette cyber-attaque
s'avère être le dernier épisode
en date du conflit
qui se joue entre les États-Unis et la Russie autour de l'Ukraine et,
plus largement, de l'OTAN.
Moscou
veut stopper net l'expansion de l'Alliance atlantique dans ce qu'
elle juge être sa zone d'influence. L'Ukraine
frappe depuis plusieurs années à
la porte de l'OTAN et Poutine est bien décidé à s'y opposer. Depuis plusieurs mois, des troupes russes sont massées près de leur
frontière commune. On parle de plus de 100 000 soldats. Les
Occidentaux soupçonnent le
maître du Kremlin
d'envisager d'envahir l'Ukraine pour empêcher ce rapprochement,
qui ne manquerait pas de faire tâche d'huile. La Géorgie, dans le Sud Caucase, cultive en effet les mêmes ambitions. Mais la situation ne semble pas du tout
s'apaiser. Le 15 janvier, la
porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé que des agents russes étaient postés en Ukraine pour
mener une opération de sabotage qui pourrait servir de
déclencheur d’une véritable invasion.